Première réflexion sur l’éducation au Canada.

Chaque fois qu’on parle d’éducation au Canada, particulièrement ici au Québec, une grande vague d’opinions se déverse sur les réseaux sociaux, notamment sur X, qui est notre réseau social préféré. Ces opinions divergent les unes des autres et certaines perdent tout sens logique.

Je vais faire quelques réflexions sur les opinions exprimées sur les plateformes de réseaux sociaux à propos du système éducatif québécois.

Mes réflexions ne sont pas programmatiques, elles sont symptomatiques de la réalité qui nous concerne tous. Et pour commencer, je laisse ces idées générales, pour échauffer les muscles dialectiques.

« Les élèves doivent être critiques »

Les pédagogues actuels soutiennent que les étudiants doivent être éduqués pour être des personnes critiques. En principe, les étudiants sont critiques sans que personne ne les y encourage. L’opinion qu’ils ont habituellement de leurs professeurs, la plupart du temps, est dévastatrice.

Pour le connaître, il suffit de lire les graffitis sur les portes des toilettes, organe d’opinion libre et indépendant, qui a toujours été en vigueur, même dans les pires dictatures, dans toutes les écoles et hors de portée de toute censure.

Il est aussi naturel à l’adolescence de dire des phrases très sonores, annonçant comme de grandes nouveautés découvertes par elles des choses connues depuis Platon. Mais c’est là un esprit critique encore peu poli, et un bon éducateur ne doit pas s’en contenter avec ces phrases, au contraire, il doit exiger beaucoup plus, aller plus loin, découvrir avec les adolescents ce que signifient ces phrases.

Si un « Woke » de quinze ans lâche une bêtise contre cette société oppressive et répressive, on peut se moquer de lui et célébrer son esprit critique, ou lui faire voir que c’est stupide.

Et aussi lui faire comprendre que même si la chose n’est pas très importante, car nous lâchons tous des bêtises plus souvent qu’il n’est souhaitable, dire des bêtises ne doit pas devenir une habitude.

Afin de savoir comment faire de nos étudiants des personnes critiques, il sera utile de savoir quelle formation ont eues ces personnes dont la capacité critique ne fait aucun doute et de quelle formation elles sont issues.

Des gens, par exemple, avec lesquels aucun politicien actuel, ni aucune personne appartenant au ministère de l’Éducation, ni le ministre de l’Éducation, mais aussi aucun journaliste ou artiste de notre présent historique, c’est-à-dire, aucune de nos élites, ne peut se comparer.

Descartes, par exemple, était un réformateur qui a mis fin à toute philosophie antérieure.

D’où vient Descartes ? D’une école libertaire-progressiste-woke ?

Non, il avait étudié chez les jésuites, ce qui veut dire qu’il a reçu une bonne éducation classique. En partie, il critique l’éducation qu’on lui a donnée, mais sans cette éducation il n’aurait pas eu la formation philosophique nécessaire pour démolir la philosophie précédente et développer la sienne.

Et avec qui Voltaire avait-il étudié, dont l’indépendance de jugement et la capacité de penser par lui-même sont, me semble-t-il, hors de doute ?

Eh bien, quelle coïncidence, aussi avec les jésuites.

Je ne vais pas faire une défense de l’éducation des Jésuites, mais il est vrai que la rigueur intellectuelle avec laquelle Descartes ou Voltaire critiquent la philosophie antérieure, la société qui les entoure, ou encore l’éducation qu’ils ont reçue, ils la doivent à eux, précisément à l’éducation qu’ils ont reçue.

Et c’est cette rigueur intellectuelle qu’il faut récupérer si l’on veut former des citoyens critiques.

Bertrand Russell, que certains ont appelé le Voltaire du XXe siècle, avait une formation scientifique et philosophique très solide.

Et il ne put y arriver qu’après de nombreuses heures d’étude méthodique, sérieuse et rigoureuse. Un pédagogue superficiel, voyant un garçon si investi dans ses études, aurait pu le juger soumis et non critique.

Jean Paul Sartre perd son père très jeune, et est en partie éduqué par son grand-père maternel, Charles Schweitzer, qui lui enseigne les mathématiques dès son plus jeune âge et l’initie très tôt à la littérature gréco-romaine.

Et je vais terminer, car la liste serait très longue.

Je répète que si nous ne retrouvons pas l’esprit critique, méthodologique et rationnel, l’avenir éducatif sera désastreux, il suffit de regarder par la fenêtre pour se rendre compte de ce que je veux dire.

Bye mes chers amis.

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